La formation de boules de poils (également appelées trichobézoards) dans le tube digestif de nos compagnons félins est un phénomène assez fréquent et naturel, qu’il faut toutefois surveiller car les conséquences peuvent parfois être graves (jusqu’à l’occlusion intestinale...)

C’est pourquoi il est important de comprendre les causes de la formation de ces boules de poils, de reconnaître les signes associés à leur présence, ainsi que les risques potentiels.

La gestion de ce phénomène est relativement simple si l’on applique les bons conseils...

 

Comment se constituent les boules de poils chez les chats ?

 

Les chats sont des animaux très propres et très soigneux, qui passent de longues heures à se toiletter afin d’éliminer les poils morts. Le léchage des poils est aussi un moyen de réguler leur température corporelle en humidifiant leur pelage.

Enfin, certains chats manifestent leur anxiété (permanente ou intermittente) par un comportement de léchage exacerbé.

Or la langue du chat est râpeuse : elle présente de très nombreuses petites papilles cornées qui agissent comme les dents d’un peigne, dans lesquelles s’accrochent les poils morts ; ces derniers sont donc avalés et se retrouvent dans le tube digestif mélangés au bol alimentaire, avant d’être évacués dans les selles, puisqu’ils ne sont pas digestibles.

Lorsqu’ils sont ingérés en trop grande quantité, ils s’accumulent en boules dans l’estomac ou les intestins du chat, et des complications peuvent apparaître.

Il est à noter que certaines races de chats sont plus « à risque »  que les autres : les chats à poils longs (Persans, Sacrés de Birmanie...) sont plus sujets aux trichobézoards, notamment en période de mue saisonnière (printemps, automne).

 

Quels symptômes en cas de boules de poils dans le tube digestif du chat ?

 

Les premiers symptômes observés sont en général des vomissements : le chat vomit des boules de poils mélangées à des petits tas d’aliments ; cela peut éventuellement ressembler à des selles, c’est pour cela qu’il est conseillé d’être plus attentif à votre chat pendant quelques jours pour identifier l’origine de ces amas suspects !

À un stade plus avancé, l’appétit du chat diminue; il peut tousser d’une façon très particulière, comme s’il allait cracher, et en contractant ses muscles abdominaux afin de tenter d’expulser ces trichobézoards qui le gênent.

Lorsque les boules de poils s’accumulent dans l’intestin, l’animal peut être constipé (surtout s’il mange moins).

Tout cela peut dans certains cas aboutir à une occlusion intestinale, lorsqu’une boule de poils trop volumineuse se bloque dans l’intestin grêle ; il s’agit d’une affection très grave potentiellement mortelle si elle n’est pas prise en charge à temps : le chat vomit systématiquement tout ce qu’il ingère, y compris la boisson ; il refuse de manger, il est abattu, son abdomen peut être distendu et douloureux. C’est une urgence vétérinaire ! Une hospitalisation et une intervention chirurgicale sont nécessaires.

 

Peut-on prévenir la formation des boules de poils et éviter leurs complications ?

 

  • Brosser régulièrement les chats à poils longs, surtout en période de mue saisonnière : il y aura moins de poils morts à ingurgiter... Si le chat n’apprécie pas la brosse, il est possible d’alterner avec un gant de brossage (recouvert de picots), ou de fixer sur l’angle d’un mur une brosse murale d’auto-toilettage.
  • Traiter son animal contre les parasites externes (puces), car les démangeaisons entraînent un léchage plus fréquent.
  • Donner à son chat une alimentation équilibrée suffisamment riche en fibres  (plus particulièrement aux chats âgés sujets à la constipation, ou aux chats sédentaires dont le transit intestinal n’est pas stimulé par l’exercice physique). L’embonpoint qui résulte parfois de la sédentarité favorise le ralentissement du transit digestif. Il existe des aliments en croquettes spécialement formulés pour répondre au manque de fibres dans la ration. Demander conseil au vétérinaire.
  • Traiter d’éventuels troubles du comportement (anxiété, dépression) qui peuvent entraîner un léchage excessif ; parfois un recours à un vétérinaire comportementaliste est indispensable. En règle générale, pour que le chat ne s’ennuie pas trop - et ne compense pas par un léchage excessif- il est bon d’enrichir son environnement s’il vit en appartement : arbre à chat, plateformes d’observation de l’extérieur, étagères dédiées, parcours, jeux variés pour l’occuper et stimuler son instinct de prédation, etc.
  • Fournir à son animal de l’« herbe à chat », qui va provoquer des régurgitations propices à l’expulsion des boules de poils.
  • En cas de vomissements répétés, ne pas hésiter à consulter afin que le vétérinaire puisse en déterminer la cause, et écarter toute autre pathologie.
  • Si le chat est constipé : éviter de lui donner des huiles végétales, absorbées dans les intestins et donc inefficaces pour éliminer les trichobézoards. De même, ne pas tenter de lui faire avaler de l’huile de paraffine, certes laxative, mais dont l’administration est délicate : si le chat se débat, il risque de faire une fausse route, et de  l’huile peut passer dans son appareil respiratoire ! Demander plutôt conseil au vétérinaire, qui vous proposera un traitement spécifique et sûr : il existe des pâtes laxatives et appétentes faciles à administrer qui contiennent un lubrifiant intestinal favorisant l’élimination des boules de poils. Le praticien déterminera la dose et la fréquence d’administration pour prévenir l’accumulation des poils dans le tube digestif, ou pour les expulser. 

 

Au moindre doute, n’hésitez pas à en discuter avec votre vétérinaire, qui pourra avec vous rechercher les solutions les plus appropriées pour votre chat. Contatez Clinique vétérinaire de la Paix pour plus d'information.